Avant le XVIe
siècle, les informations sont éparses et ne permettent pas de
construire une généalogie cohérente. Ce n'est qu'à partir de
Nicolas Morelot (1565-1617) que les filiations deviennent
contrôlables et les sources plus abondantes et plus fiables.
Nous
savons par le docteur Simon Étienne Hugues Morelot (1752-1829),
auteur d'une première notice généalogique3,
que Nicolas était originaire de Brazey et « issu d'une famille de
cultivateurs qui vécut longtemps dans la région ».
Malheureusement, les
registres paroissiaux de cette commune ne commence qu'en 16074.
Nous y trouvons cependant la trace de plusieurs familles de ce nom,
dont celle des capitaines de la châtellenie de Brazey signalée dans
l'Armorial
d'Arbaumont.
On y apprend ainsi que deux curés de cette
paroisse ont porté ce nom au XVIIe
siècle : Gaspard, qui signe les registres de 1622 à 1628 et
meurt le 25 décembre 1635 ; François, qui signe depuis 1640,
baptise un enfant Morelot en 1669, et signe le registre paroissial
jusqu'en 1678.
Il est intéressant de noter que les Morelot
retrouvés à Brazey à l'occasion de leur décès ou de la naissance
d'enfants portent des prénoms que nous retrouverons chez les
descendants de Nicolas. Mais ces prénoms étaient très répandus :
Jean, Claude, Reine, Philibert.
A
Beaune même ont vécu de nombreux Morelot.
Dès le XVe
siècle, parmi les feux recensés en 1450 et 1470 et transcris par
Quantin dans un bulletin de la SHAB5,
sont cités Philibert Morelot, faubourg Bretennière, et Gilles
Morelot, rue des Arbaux ; un Gillot est signalé comme vigneron
des ducs de Bourgogne dans le compte Millot-Faultrey.
Dans
son histoire de l'Hôtel-Dieu, l'abbé Boudrot nous apprend que
Françoise Morelot, religieuse hospitalière, et son frère Jean,
prêtre à Saint-Jean-de-Losne, donnent, en 1552, 100 sols de rente
pour fonder à l'Hôpital l'office de saint Jérôme6.
Dans
l'inventaire des registres de délibération du chapitre de
Notre-Dame de Beaune7,
on voit apparaître un Claude
Morelot à partir
de 1557 ; il est cette année – là prêtre chapelain de
Sainte-Barbe en l'église de Corcelles-les-Arts. Le 26 mai 1550, il
est nommé grenetier et clerc des celliers. Il conservera cette
fonction jusqu'en 1567, peu avant sa mort. Le 8 octobre 1560, le
chapitre ordonne d'enquêter sur les propos tenus à Claude Morelot,
clerc des celliers, par Jean Ruchin le Jeune, de Bligny-sur-Beaune,
disant « qu'il voudrait que tous les saints de l'église fussent
abattus, les chemins empavés et sa maison faite des pierres d'icelle
église » (Notre-Dame) – (les Réformés étaient nombreux alors à
Beaune). Le 4 mai 1562, il offre sa démission de clerc des
celliers ; elle est refusée. Le 22 août 1565, le chapitre
accepte un projet de fondation par Claude Morelot, prêtre habitué
de Notre-Dame, d'un anniversaire solennel à la fête de sainte
Reine, pour laquelle il offre 24 francs de rente rachetable par 360
francs. Le 30 avril 1567, on accepte sa démission comme
grenetier et clerc des celliers
en raison de son état de santé. Le 15 juillet 1567, fondation par
le même d'un anniversaire solennel le 13 juillet et d'un
demi-solennel le 7 septembre pour laquelle il verse 300 francs. Le 23
août 1567, mort de Claude Morelot, chorial de Notre-Dame. Claude
Morelot n'a donc pas été chanoine comme je l'ai vu écrit…
C'est
le même qui apparaît dans un acte du 22octobre 1558 et qui, en
1583, assiste au mariage de sa cousine Anne,
fille de François
Morelot, maître
cordonnier, avec Philibert Esmonin, voiturier. Le même François et
sa femme Philippe Lorenchet, morte en 1596, avait vendu en 1574 une
maison au notaire Ferry.
En
1590, une Jeanne
Morelot, épouse
de Jacques Esmonin, met
au monde un fils François ; la même est citée en 1623 comme
grand-mère de François Forneret.
Signalons enfin que j'ai
retrouvé, sur les registres paroissiaux de Beaune8,
plusieurs Morelot de la même génération que
Nicolas et dont la parenté avec lui semble très vraisemblable, bien
qu'impossible à prouver :
- Catherine Morelot, épouse de Jean Giroux, dont la fille Chrétienne naît en 1580 ;
- Vivande Morelot, épouse de Jean-Baptiste Pechinot, tixier de toile, dont un enfant, né en 1592, a pour parrain un certain Pierre Morelot, maître maçon, dont je n'ai pas trouvé d'autre trace. (L'histoire d'Is-sur-Tille, d'Auguste Mochot, cite parmi les maîtres-maçons qui ont édifié les fortifications de la ville entre 1583 et 1588, deux Morelot, Simon et Jean, prénoms que l'on retrouvera aussi dans la famille) ;
- Jeanne Morelot, épouse de Florian Pont, a un fils en 1584 ;
- Jean Morelot, marié à Henriette Fornot, puis à Pierrette Guyon (sans doute apparentée à la femme de Nicolas) ;
- Françoise Morelot, mariée à Louis Barolet ;
- Simon Morelot, marié à Jeanne Monot.
Il manque peu de chose pour rassembler toutes les pièces du puzzle.